Ippotyrr 2
D' après Giulia Zidda psychologue rencontrée lors de la conférence ippotyrr 2 à Bastia le 16 avril 2014
Les enfants vivaient autrefois avec les animaux, et maintenant la peluche est un substitut. Le cheval induit une croissance psychologique et physique.
Le cheval est d'une manière générale le fidèle compagnon et confident de l'enfant, celui qui va partager ses joies, ses peines, ses questionnements et éventuellement celui qui est capable de combler un sentiment de solitude ou d'abandon. En tant qu'être non jugeant, le cheval ne renvoie pas à l'enfant un sentiment d'échec ou d'infériorité. Sur le plan émotionnel, il est dit que le cheval refléterait des émotions semblables à l'homme tant au niveau de l'expression que du fonctionnement psychique.
Le cheval manifeste des comportements tout à fait similaires à l'homme, il recherche naturellement le contact, interagit, et a la capacité de répondre de manière adaptée et juste aux signaux qu'on lui envoie.
Le cheval est l'objet transitionnel suppléant, la mère auquel l'enfant va s'attacher, permettant ainsi un retour à un mode d'expression et un comportement primitif dont la finalité consiste à rassurer.
C'est dans la fusion avec le cheval, lorsque l'enfant l'enfourche, se laisse bercer par son pas, l'agrippe, ressent sa chaleur, se blottit, l'étreint et enfouit sa tête dans sa crinière pour mieux sentir son odeur, que pourra se créer une relation d'attachement rassurante et sécurisante. On voit ici se redessiner le parcours du développement affectif de l'enfant.
Les liens corporels et affectifs qui unissent le cheval et certains enfants constituent les prémices d'une relation « maternante » qui permettra à l'enfant d'avoir le sentiment d'exister en tant qu'être individuel tant sur le plan physique, qu'affectif et psychique.
Une fois à cheval, l'enfant doit adapter son équilibre et son tonus aux mouvements du cheval, cet état lui permet de vivre des sensations, des émotions et des perceptions nouvelles qui pourront être à l'origine de l'émergence de capacités non révélées.
Ce langage corporel intimement lié aux émotions ressenties, va faire vivre à l'enfant un sentiment d'unité corporelle se prolongeant jusque dans ses affects et ses pensées.
L'un et l'autre adhèrent à une relation unique où la communication est si subtile qu'elle peut passer inaperçue pour l'entourage.